Le monde uniquement fantastique d’Avril
Après un long générique d’ouverture, le film d’animation AVRIL ET LE MONDE TRUQUÉ réalisé par Frank Ekinci et Christian Desmares commence rapidement avec des rebondissements surprenants. Les décors sont très sombres, car le monde est pollué, parce que la plupart des scientifiques disparaissent. La vie est donc figée à l’ère du charbon dans une société sans grandes technologies.
Le titre du film est très bien choisi, les personnages évoluent dans un monde truqué par des scientifiques, le gouvernement, les policiers, la technologie et la guerre.
Avril est une héroïne simple, déterminée et intelligente qui n’a pas froid aux yeux. Son style vestimentaire et ses cheveux courts qui sortent de l’ordinaire, nous proposent, pour le mieux, un personnage féminin fort inhabituel.
Darwin le chat parlant d’Avril, interprété par Philippe Katerine tire son nom du célèbre scientifique Charles Darwin. Il fait beaucoup rire les spectateurs. Il a un très bon sens de l’humour. Nous pouvons le constater quand il se prend pour un « chatmouraï » .
Pops, le grand-père d’Avril, est un inventeur doté d’une grande intelligence. Il est en très grande forme pour son âge vénérable. Une de ses inventions est d’ailleurs un beau clin d’œil au cinéma de Miyazaki.
En tant que spectateurs, nous avons eu des questionnements sur un mécréant. De quel côté est-il? Du côté de la police ou celui d’Avril?
Les dessins en 2D sombres, étranges, mélancoliques et incompréhensibles à certains moments sont inspirés de l’univers du bédéiste Tardi. Cet univers est très bien rendu comme dans les scènes qui sont plus centrées sur l’action que sur le dialogue. Le film traite de propos durs comme la guerre, la disparition, la pollution et le contrôle de la population contrairement au film habituellement proposés aux jeunes. Dans AVRIL ET LE MONDE TRUQUÉ, nous sommes à mille lieux des princesses, de la joie, des chansons et des arcs-en-ciel. Cet univers sombre donne encore plus d’importance à l’anticonformisme cinématographique du personnage d’Avril.
À quelques moments, les réalisateurs ont recours à un narrateur qui résume le passé et le futur aux spectateurs. Les informations apprises via le narrateur, permettent de soutenir l’attention des spectateurs tout au long du visionnement. La voix de ce narrateur est bien choisie. Cependant, la musique n’est pas toujours en accord avec les éléments des scènes. Par contre, la transition musicale y est très travaillée.
Cette histoire à la notion du temps décousue est très bien rendue. La fin, qui est plus de 130 ans après le début, est surprenante. Le spectateur comprend enfin l’histoire de la Tour Eiffel.
Bon visionnement!
Le groupe 591-691 de l’école Notre-Dame-de-la-Paix